La chasse divise profondément la société française, mais savez-vous réellement quels animaux sont les plus ciblés par les chasseurs ? Plongez dans le classement officiel qui va bousculer toutes vos certitudes. Le numéro 1 est totalement inattendu et les chiffres sont vertigineux !

Résumé :

  • Plus de 5 millions de pigeons ramiers sont prélevés chaque année en France
  • Les faisans et perdrix chassés sont majoritairement issus d’élevages spécialisés
  • Le lapin de garenne reste massivement chassé malgré l’effondrement de ses populations
  • Le sanglier, star des médias, est absent du top 5 malgré sa prolifération
  • Des solutions alternatives à la chasse existent mais suscitent la controverse
  • La dernière enquête nationale exhaustive remonte à 2013-2014

Alors que la saison de chasse bat son plein dans l’Hexagone, les débats passionnés autour de cette pratique traditionnelle reprennent de plus belle. L’imaginaire collectif associe spontanément la chasse aux poursuites de cerfs majestueux et de sangliers dans nos forêts. Pourtant, les données officielles dressent un portrait radicalement différent de la réalité du terrain. Les statistiques révèlent un classement des espèces les plus chassées qui risque de bouleverser toutes les idées reçues.

Le top 5 inattendu des animaux les plus chassés en France

C’est une véritable surprise qui trône au sommet du classement : le pigeon ramier rafle la première place avec un chiffre stupéfiant de 5 millions d’individus prélevés annuellement. Ce champion toutes catégories, aussi à l’aise dans nos campagnes que sur nos places urbaines, distance largement tous ses poursuivants. Sa remarquable capacité d’adaptation et son abondance en font la cible privilégiée des chasseurs français.

La médaille d’argent revient au faisan commun, avec 3,5 millions de prélèvements par an. Mais derrière ce chiffre impressionnant se cache une réalité moins reluisante : la grande majorité de ces oiseaux provient d’élevages et est relâchée spécifiquement pour satisfaire les besoins de la chasse. Une pratique qui soulève des questions éthiques et écologiques.

Le podium est complété par le lapin de garenne, totalisant 1,5 million de prises annuelles. Une performance remarquable pour cette espèce dont les populations naturelles ont été littéralement décimées par des épidémies dévastatrices de myxomatose et de maladie virale hémorragique (VHD). La grive musicienne et la perdrix rouge ferment la marche de ce top 5, avec respectivement 1,2 et 2 millions de prélèvements par an.

Le grand gibier : des chiffres qui interpellent

Si le sanglier fait régulièrement la une des journaux, c’est davantage pour ses incursions spectaculaires en milieu urbain que pour ses tableaux de chasse. Environ 800 000 individus sont abattus chaque saison, un chiffre en augmentation constante. Cette explosion démographique s’explique par une constellation de facteurs : la raréfaction des prédateurs naturels, l’abondance de ressources alimentaires dans les cultures intensives, mais aussi certaines pratiques cynégétiques controversées comme le nourrissage artificiel.

Red fox - Zoo Ecomuseum

Le cerf élaphe, pourtant figure emblématique de la chasse française, ne représente « que » 70 000 prélèvements annuels, principalement justifiés par la prévention des dégâts forestiers et agricoles. Pour les autres grands mammifères comme le chevreuil, le renard ou le chamois, le manque criant de données fiables et actualisées complique sérieusement l’évaluation précise de l’impact de la chasse sur leurs populations.

La chasse en question : entre tradition et controverse

Les défenseurs de la chasse brandissent l’argument du rôle régulateur, qu’ils jugent indispensable pour contrôler les populations d’espèces susceptibles de causer des dommages aux cultures. Cependant, de nombreux scientifiques et écologues contestent vigoureusement cette justification, pointant du doigt des pratiques comme le nourrissage artificiel des animaux ou les lâchers massifs de gibiers d’élevage.

Ces interventions humaines contribueraient, dans un effet pervers, à maintenir artificiellement des populations importantes, créant ainsi un cercle vicieux qui sert à légitimer la poursuite de la chasse. Face à ce constat préoccupant, différentes alternatives émergent : la réintroduction encadrée de prédateurs naturels comme le loup et le lynx, le déploiement de solutions répulsives pour protéger les cultures, ou encore le recours à des programmes de stérilisation pour réguler les populations de manière éthique.

Les chiffres révélés par cette analyse dessinent un portrait surprenant de la chasse en France : alors que les controverses médiatiques se cristallisent autour du grand gibier, ce sont des espèces plus discrètes qui constituent la majorité écrasante des tableaux de chasse. Cette réalité méconnue soulève des questions fondamentales sur notre approche de la gestion de la faune sauvage.

Entre préservation d’une tradition séculaire et nécessité d’évoluer vers des pratiques plus respectueuses de la biodiversité, la chasse française se trouve à un carrefour décisif. Les alternatives proposées par la communauté scientifique méritent une attention particulière, non pas dans une optique d’abolition pure et simple d’une pratique ancestrale, mais dans une perspective de modernisation et d’adaptation aux défis environnementaux contemporains.

L’enjeu véritable réside peut-être moins dans l’opposition frontale entre pro et anti-chasse que dans la construction collective d’un nouveau modèle de coexistence entre l’homme et la faune sauvage, plus équilibré et plus durable.

Comment gérer l’instinct de chasse de votre chien

Inscrivez vous pour recevoir nos infos!