Près de 25 % des députés iraniens sont unanimes. Ainsi, posséder un animal de compagnie représenterait un problème social destructeur.
Dans ce contexte, des parlementaires ultraconservateurs ont déposé, il y a un mois, une loi visant à interdire les animaux domestiques, prétextant notamment leur caractère nuisible.
La population en colère
Les Iraniens ne décolèrent pas, comme Mostafa. Âgé de 25 ans, ce jeune homme tient un magasin d’accessoires pour animaux dans la capitale du pays. Il estime que son chat n’est pas dangereux. « Qualifier les crocodiles de dangereux, à la limite, mais les lapins, les chiens et les chats ? » s’énerve-t-il.
D’autres préfèrent prendre cette mesure avec humour. Sur Twitter, une journaliste plaisant en demandant combien de fois des chats ont pu nous dévorer. Un autre raconte qu’il a rebaptisé son chat assassin, depuis qu’il a eu vent de cette annonce le tout avec une photo de son chaton, ironisant encore plus le projet de loi.
Les célébrités tentent également leur mécontentement, malgré une censure. Ainsi, une actrice impliquée dans la protection animale confie avoir voulu organiser une manifestation, mais a dû abandonner pour cause de pressions.
Une proposition de loi sévère
Le texte propose d’interdire tout élevage, d’achat ou de vente, de transport, de promenade ou de garde chez soi des animaux exotiques, sauvages, nuisibles et dangereux.
Ainsi sont interdits :
- les crocodiles ;
- les tortues ;
- les serpents ;
- les chats et les chiens ;
- les lézards ;
- et autres animaux considérés par la religion musulmane.
En cas d’infraction, le contrevenant encourt une amende pouvant s’élever entre 10 à 30 fois le salaire mensuel minimal ouvrier, soit 90 francs suisses ainsi que la confiscation de l’animal.
Il ne reste plus qu’à attendre le vote du Parlement, qui reste plutôt discret à ce sujet. D’autres députés ne nient pas l’importance d’une loi pour régulariser le droit des animaux et déplorent l’aspect criminalisation de ce projet.