Du statut de chien royal à celui d’espèce menacée, le fox-terrier à poils durs vit un déclin spectaculaire. Découvrez pourquoi ce compagnon d’Einstein et de Tintin risque de n’être bientôt qu’un souvenir. Son charme légendaire ne suffit plus à séduire les nouveaux propriétaires, mettant en péril l’existence même de cette race emblématique.
Résumé :
- Le fox-terrier à poils durs a connu une chute vertigineuse de 94% de sa population au Royaume-Uni depuis 1947.
- Cette race autrefois prisée par la royauté et des célébrités comme Albert Einstein ne compte plus que 359 naissances par an au Royaume-Uni.
- En France, la situation est tout aussi alarmante avec une baisse de 31% des inscriptions au LOF en seulement deux ans.
- Les experts tirent la sonnette d’alarme et craignent une possible extinction de la race si rien n’est fait pour inverser la tendance.
Le monde canin est en émoi. Le fox-terrier à poils durs, ce petit chien vif et plein de caractère qui a fait les beaux jours de la royauté britannique et conquis le cœur de célébrités comme Albert Einstein, est aujourd’hui menacé d’extinction. Comment cette race, autrefois si populaire, en est-elle arrivée là ?
Ce déclin brutal nous rappelle que, tout comme la mode vestimentaire, les préférences en matière de races canines sont soumises aux caprices des tendances. Le fox-terrier à poils durs, jadis star incontestée des chenils et personnage emblématique de la bande dessinée avec Milou, le fidèle compagnon de Tintin, se trouve aujourd’hui relégué dans l’ombre de races plus en vogue. Plongeons dans l’histoire fascinante de ce chien au destin singulier et découvrons les enjeux de sa préservation.
L’âge d’or du fox-terrier à poils durs
Le fox-terrier à poils durs n’a pas toujours été menacé d’extinction. Au contraire, cette race a connu une popularité fulgurante au début du 20e siècle, notamment grâce à ses talents de chasseur. Originellement élevé pour débusquer les renards lors des parties de chasse, ce petit chien au pelage rêche a rapidement séduit la haute société britannique par son intelligence et son tempérament enjoué.
La famille royale britannique n’a pas échappé à son charme. Le roi Édouard VII et la reine Victoria ont tous deux succombé à l’attrait de cette race, contribuant ainsi à asseoir sa réputation. Mais la popularité du fox-terrier à poils durs ne s’est pas arrêtée aux portes des palais. Des personnalités de renom, telles que le célèbre physicien Albert Einstein et plus récemment l’acteur Clint Eastwood, ont également choisi ce compagnon à quatre pattes, témoignant de son attrait universel.
La culture populaire a elle aussi joué un rôle crucial dans la renommée de cette race. Qui ne connaît pas Milou, le fidèle ami de Tintin dans les bandes dessinées du dessinateur belge Hergé ? Ce fox-terrier à poils durs, créé en 1929, est devenu une véritable icône, contribuant à ancrer la race dans l’imaginaire collectif. Pendant des décennies, le fox-terrier à poils durs a ainsi bénéficié d’une visibilité médiatique exceptionnelle, faisant de lui l’un des chiens les plus reconnaissables et désirés.
Le déclin alarmant de la race
Malheureusement, la gloire d’antan du fox-terrier à poils durs semble bien loin. Les chiffres actuels dressent un portrait alarmant de la situation de cette race autrefois si prisée. Au Royaume-Uni, berceau historique de la race, la chute est vertigineuse. Depuis 1947, la population de fox-terriers à poils durs a diminué de 94%, un déclin d’une ampleur sans précédent.
Pour mieux comprendre l’étendue de cette baisse, il suffit de comparer les chiffres : alors qu’on enregistrait environ 8 000 naissances par an il y a 75 ans, on n’en comptait plus que 359 en 2022. Cette chute libre inquiète grandement les professionnels du monde canin, à l’instar de Bill Lambert, porte-parole du Kennel Club britannique. « Il est très inquiétant de voir des chiffres aussi bas pour un chien amical et vif (…), et il existe un réel danger que nous puissions les perdre à jamais », a-t-il confié au Daily Mail.
La situation n’est guère plus reluisante en France. Les données du Livre des Origines Françaises (LOF) révèlent une tendance tout aussi préoccupante. En l’espace de deux ans seulement, le nombre d’inscriptions de fox-terriers à poils durs a chuté de 31%. Concrètement, alors qu’on enregistrait 540 chiens de cette race en 2021, ils n’étaient plus que 374 en 2023. Cette baisse rapide et continue soulève de sérieuses inquiétudes quant à l’avenir de la race dans l’Hexagone.
Les raisons de cette perte de popularité
Comment expliquer un tel revirement de situation pour une race autrefois si appréciée ? Plusieurs facteurs entrent en jeu, reflétant les changements profonds dans notre société et nos habitudes de consommation.
Tout d’abord, il faut comprendre que le choix d’un animal de compagnie est fortement influencé par les tendances du moment. Bill Lambert l’explique clairement : « La culture populaire, les célébrités et l’influence des médias sociaux peuvent jouer un rôle important dans les tendances en matière de possession de chiens et de popularité des races. » Ainsi, de la même manière que certaines marques de vêtements passent de mode, certaines races de chiens peuvent perdre en popularité au profit d’autres jugées plus « tendance ».
La diminution de la visibilité médiatique du fox-terrier à poils durs joue également un rôle crucial dans son déclin. Comme le souligne Bill Lambert, « Alors que le fox-terrier était autrefois apprécié par la royauté et que Milou était un personnage reconnaissable dans les bandes dessinées et à la télévision, le public est peut-être moins familier avec eux maintenant qu’ils ne sont plus régulièrement vus dans les médias. » Les aventures de Tintin, bien que toujours appréciées, ne bénéficient plus de la même popularité qu’autrefois, privant ainsi le fox-terrier d’une de ses vitrines les plus efficaces.
Enfin, les préférences du public en matière de races canines ont considérablement évolué ces dernières années. Les modes de vie urbains, les appartements plus petits, et la recherche de chiens hypoallergéniques ont favorisé l’émergence d’autres races, reléguant le fox-terrier à poils durs au second plan. Son tempérament vif et son besoin d’exercice peuvent également être perçus comme des inconvénients par certains propriétaires potentiels à la recherche d’un compagnon plus calme.
Les conséquences potentielles de ce déclin
Le déclin rapide du fox-terrier à poils durs n’est pas sans conséquence. Au-delà des chiffres, c’est tout un patrimoine canin qui risque de disparaître. La menace d’extinction qui pèse sur cette race est bien réelle, comme le soulignent les experts du monde canin. Si la tendance actuelle se poursuit, nous pourrions assister à la disparition pure et simple de cette race emblématique dans les décennies à venir.
La perte du fox-terrier à poils durs serait non seulement un appauvrissement de la diversité canine, mais aussi l’effacement d’un pan entier de notre histoire culturelle. Ce chien, qui a accompagné rois, scientifiques et héros de bande dessinée, fait partie intégrante de notre patrimoine. Sa disparition signifierait la perte d’un lien tangible avec notre passé et d’un témoin de l’évolution de nos relations avec les animaux de compagnie.
Malheureusement, le fox-terrier à poils durs n’est pas un cas isolé. D’autres races historiques connaissent un sort similaire. Le Skye terrier, par exemple, qui ressemble au célèbre Pollux du Manège enchanté, ne compte plus que quelques dizaines de naissances par an. Ces chiffres alarmants soulèvent des questions plus larges sur notre rapport aux races canines et sur l’impact de nos choix en tant que propriétaires d’animaux de compagnie.
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