Une étude choc révèle pourquoi certaines fourmis reines n’hésitent pas à manger leurs propres larves. Les scientifiques ont découvert que ce comportement cannibale cache en réalité une stratégie de survie fascinante. Vous ne regarderez plus jamais une fourmilière de la même façon !

Résumé :

  • Des chercheurs ont observé des reines fourmis mangeant leurs propres larves.
  • Ce comportement cannibale est en réalité une stratégie de survie pour la colonie.
  • L’étude révèle des aspects surprenants de la vie des fourmis.

Le cannibalisme chez les fourmis reines

Le cannibalisme est souvent perçu comme un acte barbare, vestige d’un passé lointain. Pourtant, dans le monde animal, cette pratique peut cacher des stratégies de survie bien plus complexes qu’il n’y paraît. C’est ce que vient de démontrer une équipe de chercheurs de l’université d’Oxford, dans une étude publiée le 23 septembre 2024 dans la prestigieuse revue Current Biology.

Leur sujet d’étude ? Les fourmis, ces insectes sociaux fascinants que nous côtoyons quotidiennement sans vraiment les connaître. Plus précisément, les scientifiques se sont penchés sur un comportement pour le moins troublant : celui des reines fourmis qui dévorent parfois leurs propres larves. Un acte qui, loin d’être le fruit du hasard ou d’une cruauté gratuite, s’avère être une véritable stratégie de survie pour la colonie tout entière.

Plongeons maintenant au cœur de cette étude révolutionnaire qui bouleverse notre compréhension de la vie des fourmis

L’expérience révélatrice

Pour percer les mystères de ce comportement cannibale, l’équipe de Chris Pull, du département de biologie d’Oxford, a mis en place une expérience aussi ingénieuse que révélatrice. Leur cobaye ? La fourmi noire des jardins, Lasius niger, une espèce commune que vous avez sûrement déjà croisée sans le savoir.

Les chercheurs ont présenté aux reines fourmis des larves infectées depuis vingt-quatre heures par un champignon pathogène. « À ce stade, l’infection était mortelle, mais pas encore transmissible », précise l’université d’Oxford. Une situation qui met en lumière l’incroyable instinct de survie de ces insectes.

Les résultats ont de quoi faire frémir : 92% des larves infectées ont été dévorées par les reines, contre seulement 6% des larves saines. Un contraste saisissant qui ne laisse aucun doute sur la capacité des reines à détecter les larves malades. « Une fois que les reines trouvent une larve malade dans le tas de couvain, elles se mettent immédiatement au travail et passent plusieurs heures à les mâcher jusqu’à ce qu’elles soient toutes consommées », décrit Chris Pull, peignant une image à la fois fascinante et légèrement perturbante de ce festin royal.

Les raisons derrière ce comportement

Mais pourquoi un tel acharnement ? La réponse est aussi simple que vitale : la survie de la colonie. En dévorant les larves malades, les reines fourmis accomplissent deux actions cruciales :

Premièrement, elles évitaient la propagation de la maladie au sein de leur colonie. Comme un capitaine de navire qui jetterait par-dessus bord une cargaison contaminée, la reine fourmi élimine la menace avant qu’elle ne puisse se répandre et décimer sa progéniture.

Deuxièmement, et c’est là que la nature montre toute son ingéniosité, ce cannibalisme permet de recycler des nutriments précieux. Flynn Bizzell, co-auteur de l’étude, explique : « Le fait de pouvoir manger et recycler les larves infectées pour les réutiliser dans la production de couvées signifie que des ressources précieuses ne sont pas gaspillées ». Une économie circulaire avant l’heure, en somme !

Les bénéfices inattendus pour la colonie

Mais l’histoire ne s’arrête pas là. L’étude a révélé des bénéfices encore plus surprenants de ce comportement cannibale.

Contre toute attente, toutes les reines ont survécu à l’ingestion de leur progéniture contaminée. Comment est-ce possible ? Les chercheurs suggèrent que les reines se protègent en avalant un venin acide et antimicrobien qu’elles produisent à partir d’une glande spéciale située à l’extrémité de leur abdomen. Une sorte d’auto-médication qui leur permet de neutraliser la menace tout en se nourrissant.

Plus impressionnant encore, les reines ayant cannibalisé leurs larves infectées ont pondu 55% plus d’œufs que leurs congénères non cannibales. Un boost de fertilité inattendu qui démontre à quel point ce comportement, aussi cruel qu’il puisse paraître, est bénéfique pour la survie et la prospérité de la colonie.

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