Face aux ouragans qui menacent régulièrement la côte américaine, les zoos rivalisent d’ingéniosité pour protéger leurs pensionnaires. Des méthodes parfois surprenantes se révèlent vitales, comme en témoigne l’histoire insolite de ces flamants roses qui ont trouvé refuge… dans des toilettes publiques !
Résumé :
- Les zoos américains développent des stratégies inédites face aux catastrophes naturelles
- Les animaux sont spécialement entraînés à réagir aux situations d’urgence
- Certaines solutions de protection semblent improbables mais sauvent des vies
- L’adaptation permanente est nécessaire face aux menaces climatiques
La menace des ouragans plane constamment sur les parcs zoologiques américains. En 2005, l’Audubon Aquarium de la Nouvelle-Orléans en a fait la tragique expérience lors du passage de Katrina, perdant près de 10 000 animaux issus de 530 espèces différentes. Une catastrophe qui a servi de déclic pour repenser entièrement la protection des espèces face aux catastrophes naturelles.
Une préparation rigoureuse imposée par la loi
Depuis l’ouragan Katrina et la promulgation de la loi sur le bien-être animal de 2006, rien n’est laissé au hasard. Les zoos américains sont désormais légalement tenus d’établir des plans d’urgence précis. Dan Ashe, président de l’Association nationale des zoos et aquariums (AZA), explique que les établissements doivent organiser au minimum quatre exercices d’urgence par an pour conserver leur accréditation. Ces simulations permettent de se préparer aux catastrophes les plus probables dans leur région, qu’il s’agisse d’ouragans, de tornades ou d’inondations.
Des animaux entraînés pour leur survie
Au zoo de Palm Beach, en Floride, la préparation prend des formes étonnantes. Les flamants roses suivent un entraînement spécial pour apprendre à rejoindre les abris anticycloniques. « Nous ne savons pas si les flamants pensent qu’ils sont des humains plus petits ou qu’ils pensent que nous sommes des flamants très pâles », s’amuse Mike Terrell, conservateur du zoo, « mais grâce à cette relation, ils veulent passer du temps avec nous. »
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Cette approche ne se limite pas aux élégants échassiers roses. Les singes hurleurs apprennent à entrer dans leurs caisses de transport, tandis que Fred et Wilma, deux alligators américains, sont entraînés à rejoindre des zones sécurisées. Plus surprenant encore, Sassy, la panthère du zoo, reconnaît désormais une sonnerie d’urgence spécifique qui lui indique quand se mettre à l’abri. « Cela devient un jeu et rend la chose amusante », explique Mike Terrell. « En répétant ces exercices pendant les moments calmes, on espère limiter le stress des animaux lors des véritables urgences. »
Des solutions parfois surprenantes
Quand les structures traditionnelles ne suffisent pas, l’improvisation devient un art. Les soigneurs n’hésitent pas à utiliser tous les espaces disponibles : couloirs, bureaux, et même… toilettes ! C’est ainsi qu’en 1992, lors de l’ouragan Andrew, le zoo de Miami a eu l’idée géniale d’abriter ses flamants roses dans les toilettes pour hommes. « C’était parfait », raconte Ron Magill, ambassadeur du zoo. « Pas de fenêtres, sol carrelé facile à nettoyer, et même une source d’eau disponible. Cette solution improbable leur a probablement sauvé la vie. »
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Au-delà des abris, les zoos doivent aussi assurer l’approvisionnement en nourriture et médicaments. Certaines espèces, comme les koalas, nécessitent des aliments frais impossibles à stocker longtemps. Les établissements disposent donc de générateurs d’urgence et de zones de stockage centralisées facilement accessibles au personnel. Car comme le rappelle Greg Peccie, directeur des soins au zoo de Riverbank, « les animaux ne savent pas que c’est un ouragan. Pour eux, c’est juste beaucoup de vent et de pluie. »