Un nouveau bras de fer éclate entre la SPA et les organisateurs de salons du chiot ! Alors qu’un événement se tenait à Dinan fin novembre, les associations de protection animale dénoncent des pratiques controversées et réclament leur interdiction totale. Une bataille qui pourrait bouleverser le secteur…
Résumé :
- La SPA exige l’interdiction immédiate des salons du chiot en France
- Des pratiques de vente questionnables ont été observées lors du salon de Dinan
- Les associations proposent la création d’un permis de détention pour lutter contre les abandons
Le 25 novembre 2024, la ville de Dinan, dans les Côtes-d’Armor, accueillait un salon du chiot réunissant des éleveurs venus des quatre coins de France. Si l’événement a attiré de nombreux visiteurs, il a également déclenché une vive polémique, ravivant le débat sur la commercialisation des animaux de compagnie dans l’Hexagone.
La SPA monte au créneau
La Société Protectrice des Animaux n’a pas mâché ses mots face à l’organisation de ce type d’événements. Jacques-Charles Fombonne, président de l’association, s’est exprimé sans détour auprès de France 3 Bretagne : « Nous voulons l’interdiction de ces salons. » Une position ferme qu’il justifie en pointant une incohérence législative : alors que les animaleries n’ont plus le droit de vendre des chiots, ces salons continuent d’exercer cette activité. Pour le président de la SPA, il s’agirait simplement « d’un oubli du législateur. »
L’association dénonce également la désensibilisation face à l’acte d’adoption. « L’animal ce n’est pas un jouet que l’on achète sur un coup de cœur, l’animal n’est pas un objet que l’on achète comme un jeans ou une paire de chaussures« , martèle Jacques-Charles Fombonne, rappelant le statut particulier des animaux, reconnus comme « êtres doués de sensibilité » par la loi.
Il achète un Berger Australien dans un salon du chiot et l’abandonne 4 jours plus tard
Le débat s’intensifie
Face à ces accusations, les éleveurs présents au salon défendent leur profession et leurs pratiques. Selon eux, ces événements sont l’occasion de sensibiliser le public à l’engagement que représente l’acquisition d’un animal. Ils affirment que très peu de ventes sont finalisées pendant le salon lui-même.
Pourtant, la réalité observée sur le terrain semble plus nuancée. Depuis le 1er octobre 2022, la loi impose un délai de réflexion de 7 jours minimum avant toute acquisition, matérialisé par la signature d’un certificat d’engagement et de connaissance. Malgré cette obligation légale, des journalistes présents à Dinan ont constaté que certains visiteurs quittaient le salon avec un animal sous le bras.
Vers une évolution de la législation
L’organisateur du salon tente de désamorcer la polémique en comparant ces ventes encadrées au marché noir qui sévit sur Internet. Il assure que toutes les cessions réalisées lors de l’événement respectent scrupuleusement la législation, notamment en matière d’identification des animaux.
En 2023, 44 844 animaux abandonnés ou maltraités ont été pris en charge par la @SPA_Officiel. La SPA récupère des animaux qui sont issus de ce genre de salons où les animaux sont achetés sur un coup de tête puis abandonnés !
ADOPTEZ, n’achetez pas !🐶🐱https://t.co/JGav3L6vGQ
— PETA France (@PETA_France) November 28, 2024
Face à cette situation, les associations de protection animale proposent une solution radicale : la création d’un permis de détention. Ce document, relié à un fichier national, permettrait d’identifier les personnes ayant déjà abandonné ou maltraité des animaux par le passé. Une mesure qui vise à responsabiliser davantage les futurs propriétaires et à lutter efficacement contre les abandons.