Une polémique éclate à Lourdes autour de la gestion des pigeons, une association de protection animale révèle des pratiques controversées de capture de pigeons. Entre accusations de cruauté et démentis de la mairie, l’affaire prend une ampleur inattendue dans la cité mariale, remettant en question les méthodes de régulation de ces oiseaux urbains.

Résumé :

  • L’association Paris Animaux Zoopolis dénonce des pratiques de capture controversées à Lourdes
  • Des cages seraient dissimulées dans des lieux emblématiques de la ville
  • La mairie a dû être contrainte par la justice à la transparence
  • Les versions de l’association et de la municipalité divergent radicalement

La ville de Lourdes au cœur d’une controverse, célèbre pour son sanctuaire qui attire des millions de pèlerins chaque année, se retrouve au cœur d’une controverse inattendue. L’association Paris Animaux Zoopolis (PAZ) vient de lancer l’alerte sur des pratiques de gestion des pigeons qu’elle juge cruelles et opaques, forçant la municipalité à sortir de son silence.

Une controverse qui secoue la cité mariale

L’affaire a éclaté lorsque PAZ a révélé l’existence de cages de capture placées « à l’abri des regards » dans plusieurs lieux emblématiques de la ville. Ces dispositifs auraient été installés notamment à l’église paroissiale du Sacré-Cœur, au château fort – Musée pyrénéen, et à la Tour de Gavarnie. Face au manque initial de transparence de la municipalité, l’association a dû recourir à une action en justice, saisissant le Tribunal Administratif de Pau pour obtenir des informations sur ces pratiques.

Des accusations graves de maltraitance

Les accusations portées par l’association sont particulièrement graves et détaillées. Selon PAZ, les pigeons capturés dans ces cages disséminées à travers la ville seraient soumis à des conditions de détention extrêmement problématiques. L’association décrit des oiseaux qui, une fois piégés, se blessent dans leur tentative désespérée de s’échapper, s’épuisant et souffrant pendant des heures, voire des jours, avant d’être récupérés.

Plus alarmant encore, PAZ soulève la question de la mise à mort de ces animaux. L’association évoque notamment des suspicions de gazage, une pratique qu’elle qualifie sans détour de « méthode cruelle provoquant une mort lente et douloureuse, semblable à une noyade ». Cette technique, utilisée par certaines municipalités, est vivement critiquée par les défenseurs des animaux en raison de la souffrance prolongée qu’elle inflige aux oiseaux.

Des alternatives éthiques déjà éprouvées

Face à ces pratiques controversées, PAZ met en avant des alternatives déjà éprouvées dans d’autres villes françaises. L’association cite notamment les exemples de Bayonne, Montpellier et Bordeaux, qui ont développé des approches plus éthiques pour gérer leurs populations de pigeons urbains.

Ces méthodes alternatives peuvent inclure :

  • Installation de pigeonniers contraceptifs
  • Régulation naturelle des populations par le contrôle de la nourriture disponible
  • Utilisation de répulsifs non létaux respectueux du bien-être animal

L’association souligne que ces solutions modernes ont fait leurs preuves, démontrant qu’il est possible de concilier régulation des populations de pigeons avec une approche respectueuse de la vie animale. Ces méthodes, bien que parfois plus coûteuses à mettre en place initialement, s’avèrent souvent plus efficaces sur le long terme et bénéficient d’une meilleure acceptation sociale.

La défense de la municipalité

Face à ces accusations, la Ville de Lourdes sort de sa réserve pour apporter un démenti catégorique. « Il n’y a aucun sujet concernant la maltraitance des pigeons à Lourdes », affirme la collectivité, qui rejette fermement les accusations de gazage. La municipalité met en avant des chiffres qu’elle juge modérés, avec « seulement une centaine de pigeons capturés par an », un nombre qu’elle estime faible comparé à d’autres villes.

Plus surprenant encore, la mairie révèle que les pigeons capturés ne sont pas euthanasiés mais transférés soit au Donjon des Aigles, soit à des sociétés de chasse locales. Une affirmation qui soulève néanmoins d’autres questions éthiques concernant le devenir réel de ces oiseaux.

Vers une gestion plus éthique des animaux urbains

Cette controverse à Lourdes met en lumière un débat plus large sur la gestion des animaux en milieu urbain. Si la régulation des populations de pigeons est une nécessité pour de nombreuses villes, les méthodes employées doivent aujourd’hui répondre à des exigences éthiques croissantes. L’existence de solutions alternatives, déjà mises en œuvre dans plusieurs villes françaises, montre qu’il est possible de concilier gestion urbaine et respect du bien-être animal.

Cette affaire souligne également l’importance de la transparence dans la gestion municipale des questions animales. Le recours nécessaire à la justice pour obtenir des informations démontre que le dialogue entre associations et autorités locales doit encore progresser. À l’heure où la sensibilité au bien-être animal ne cesse de croître dans la société, les municipalités sont appelées à repenser leurs pratiques et à privilégier des méthodes plus respectueuses et transparentes.

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