Panda ou chien ? La supercherie d’un zoo chinois choque le monde entier. Découvrez comment certains parcs animaliers trompent leurs visiteurs avec des astuces aussi créatives que controversées. Entre faux félins et licornes fabriquées, plongez dans l’univers troublant des zoos prêts à tout pour faire le buzz.

Résumé :

  • Un zoo chinois fait passer des chiens pour des pandas
  • D’autres zoos ont eu recours à des pratiques similaires
  • Certains établissements utilisent des animaux en plastique
  • Ces méthodes soulèvent des questions éthiques

Imaginez-vous, excité à l’idée de voir enfin un panda, vous approcher de l’enclos tant attendu… pour découvrir un chien peint en noir et blanc. C’est l’expérience surprenante qu’ont vécue les visiteurs du zoo de Taizhou en Chine. Cette histoire, qui pourrait prêter à sourire, n’est pourtant que la partie émergée d’un iceberg de pratiques douteuses dans le monde des parcs animaliers.

Alors que les zoos du monde entier luttent pour attirer et fidéliser leur public, certains semblent prêts à franchir les limites de l’éthique. Des chiens transformés en pandas aux animaux en plastique, en passant par des « licornes » fabriquées de toutes pièces, découvrons jusqu’où vont ces établissements pour créer le buzz, au risque de tromper leurs visiteurs et de malmener le bien-être animal.

Les « faux pandas » : une tendance inquiétante

Le cas du zoo de Taizhou

En mai dernier, le zoo de Taizhou en Chine a fait sensation en proposant à ses visiteurs de découvrir des « Xiong Mao Quan », littéralement des « chiens pandas » en français. Pour la modique somme de 20 yuans (environ 2,6 euros), les touristes s’attendaient à une expérience unique. Ce qu’ils ont découvert a dépassé leurs attentes, mais pas dans le sens espéré.

Au lieu des adorables ursidés noir et blanc, les visiteurs se sont retrouvés face à deux chiens de race Chow Chow, savamment teints pour ressembler à des pandas. Cette supercherie a rapidement fait le tour des médias, suscitant l‘indignation du public et soulevant de nombreuses questions sur le traitement des animaux.

 

Face à la polémique, un employé du zoo a tenté de justifier cette pratique : « Il s’agit simplement d’une nouvelle présentation que nous proposons aux visiteurs. Nous ne facturons pas de supplément. Le libellé mettant en scène des chiens Chow Chow est correct et décrit exactement ce qu’ils sont, nous ne trompons donc pas nos visiteurs« . Malgré ces explications peu convaincantes, force est de constater que cette attraction a considérablement augmenté la fréquentation du parc.

D’autres exemples à travers le monde

Malheureusement, le zoo de Taizhou est loin d’être un cas isolé. À travers le globe, d’autres établissements ont eu recours à des pratiques tout aussi discutables pour attirer l’attention du public.

En 2014, un cirque itinérant en Italie a eu la même idée que le zoo chinois. Les propriétaires ont transformé leurs chiens Chow Chow en « pandas » et les ont fait poser avec les spectateurs avant le spectacle. Cette initiative, bien que créative, soulève des questions sur le respect de l’intégrité des animaux et la tromperie envers le public.

Encore plus surprenant, en 2013, le zoo de Louhe, situé dans la province du Henan en Chine, a tenté de faire passer un dogue du Tibet pour un lion. La supercherie n’a été découverte que lorsque les visiteurs ont entendu l’animal… aboyer ! Ce même zoo avait déjà essayé auparavant de présenter un chien comme un loup et un renard comme un léopard, montrant une tendance inquiétante à la tromperie systématique.

Ces exemples mettent en lumière une pratique de plus en plus répandue dans certains zoos : la substitution d’animaux rares ou exotiques par des espèces plus communes, modifiées pour tromper le public. Cette tendance soulève de sérieuses questions éthiques sur le traitement des animaux et l’honnêteté envers les visiteurs, remettant en cause la mission éducative et de conservation que devraient poursuivre les parcs zoologiques.

Des pratiques de plus en plus créatives

Les « licornes » du cirque Ringling Brothers

Si les exemples précédents peuvent sembler choquants, ils ne sont que la partie émergée de l’iceberg. Dans les années 1980, le cirque Ringling Brothers a poussé la créativité encore plus loin en prétendant présenter de véritables licornes lors de ses spectacles.

Cette attraction, qui a captivé l’imagination du public, cachait une réalité bien moins féerique. Ces prétendues « licornes » n’étaient en réalité que des chèvres dont les cornes avaient été fusionnées chirurgicalement peu après leur naissance. Cette manipulation, bien que techniquement impressionnante, soulève de sérieuses questions éthiques sur la modification physique des animaux à des fins de divertissement.

John Kullberg, alors directeur de l’American Society for the Prevention of Cruelty to Animals (ASPCA), n’a pas manqué de réagir à cette pratique. Il a déclaré : « La question est de savoir si une société humaine et cultivée peut justifier ce que j’appelle de la mutilation chirurgicale uniquement à des fins de divertissement« . Il a ajouté avec inquiétude : « Cette année, c’est une licorne ; L’année prochaine, quelqu’un décidera peut-être de jouer avec les yeux d’un animal pour fabriquer un cyclope… Où est-ce qu’on s’arrête ? »

Le débat sur l’éthique de ces pratiques

Ces cas soulèvent un débat crucial sur l’éthique dans le traitement des animaux pour le divertissement. D’un côté, les zoos et cirques argumentent que ces attractions attirent plus de visiteurs, permettant ainsi de financer la conservation des espèces et l’éducation du public. De l’autre, les défenseurs des droits des animaux soulignent que ces pratiques sont non seulement trompeuses, mais potentiellement dangereuses pour le bien-être des animaux impliqués.

La question se pose : jusqu’où sommes-nous prêts à aller pour satisfaire notre curiosité et notre soif de divertissement ? La modification physique des animaux, qu’elle soit temporaire comme la teinture des chiens-pandas ou permanente comme la création de « licornes », peut-elle être justifiée par l’attrait touristique qu’elle génère ?

L’alternative des animaux artificiels

Le serpent en caoutchouc du zoo de Houston

Face à ces dilemmes éthiques, certains zoos ont opté pour une solution alternative : l’utilisation d’animaux artificiels. En 1984, le zoo de Houston aux États-Unis a fait parler de lui en exposant un serpent en caoutchouc dans sa maison des reptiles.

Contrairement aux cas précédents, cette décision n’était pas motivée par la volonté de tromper le public, mais par des considérations pratiques et éthiques. John Donaho, un conservateur du zoo, expliquait à l’époque : « Nous avons eu des serpents vivants dans l’exposition, mais ils ne se portaient pas bien ; ils avaient tendance à mourir (…) Plutôt que de tuer des serpents, nous en avons mis un en caoutchouc pour que les gens puissent voir à quoi ils ressemblent. »

Cette approche, bien que moins spectaculaire, offre l’avantage de permettre aux visiteurs d’observer de près l’apparence d’un animal sans mettre en danger son bien-être.

Les expositions d’animaux en plastique

L’idée d’utiliser des répliques artificielles a fait son chemin dans d’autres établissements. En 2017, le zoo de Guangxi Zhuang en Chine a proposé à ses visiteurs une exposition de papillons… en plastique, attachés à des bâtons. Bien que cette initiative puisse sembler décevante pour certains visiteurs, elle permet de présenter la beauté et la diversité des papillons sans risquer la vie de ces insectes fragiles.

Dans la même veine, en 2018, le zoo exotique de Telford en Angleterre a opté pour des pingouins en plastique. Cette décision a été prise en raison d’une maladie qui touchait alors l’espèce, montrant ainsi que la santé des animaux peut parfois primer sur le désir d’exposer des spécimens vivants.

Ces alternatives, bien qu’elles puissent sembler moins attrayantes au premier abord, offrent plusieurs avantages. Elles permettent d’éviter toute forme de maltraitance animale, de présenter des espèces difficiles à maintenir en captivité, et peuvent même servir de support éducatif plus durable et manipulable que des animaux vivants.

Cependant, elles soulèvent également des questions sur l’expérience offerte aux visiteurs et sur la mission des zoos. Un parc animalier rempli d’animaux en plastique peut-il vraiment sensibiliser le public à la protection de la biodiversité ? L’absence d’animaux vivants ne risque-t-elle pas de déconnecter encore davantage les visiteurs de la nature ?

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