
Dans les montagnes reculées du nord-est de l’Inde, un drame qui aurait pu se terminer en tragédie se transforme en véritable histoire d’espoir. Un minuscule ourson noir d’Asie, arraché trop tôt à sa mère, livre un combat acharné pour sa survie grâce à une équipe de soigneurs passionnés.
- Un ourson noir d’Asie orphelin est découvert dans un état critique dans la région de Sagalee
- Les équipes de sauvetage diagnostiquent une grave déshydratation qui menace sa survie
- Le Centre pour la réhabilitation des ours lui offre une chance unique de retrouver sa liberté
- Son rétablissement spectaculaire redonne espoir pour la conservation de l’espèce menacée
Dans l’État reculé d’Arunachal Pradesh, la découverte d’un minuscule ourson noir d’Asie, orphelin et vulnérable, bouleverse le quotidien des gardes forestiers. L’histoire de ce petit rescapé, baptisé Papum, illustre la cruelle réalité du braconnage qui décime les populations d’ours dans cette région de l’Inde. Mais elle témoigne aussi de l’extraordinaire résilience de la nature, quand l’homme décide de lui venir en aide. À l’autre bout du monde, d’autres animaux sauvages vivent aussi des situations inattendues, comme lorsqu’Un loup s’invite sur leur terrasse, surprenant une famille du Vaucluse et rappelant la fragilité de la cohabitation entre l’homme et la faune.
Un sauvetage in extremis
Le département de l’environnement, des forêts et du changement climatique de l’Arunachal Pradesh ne s’attendait pas à faire cette découverte déchirante. Un ourson d’à peine un mois, privé des soins essentiels de sa mère, lutte seul pour sa survie dans le district de Papum Pare. Les circonstances ne laissent que peu de doute : sa mère a probablement été victime du braconnage, une pratique malheureusement courante dans cette région. Immédiatement pris en charge par le Dr Sorang Tadap, vétérinaire au parc zoologique d’Itanagar, l’ourson présente des signes alarmants de déshydratation. Le 24 avril 2024 marque le début d’une nouvelle vie pour le petit survivant, avec son transfert au Centre pour la réhabilitation et la conservation des ours (CBRC) d’IFAW-WTI. Une quarantaine de 21 jours s’impose, période cruciale pendant laquelle chaque heure compte. À l’image de Papum, d’autres animaux sauvages bénéficient de l’aide précieuse de centres de soins spécialisés, qui œuvrent partout dans le monde pour leur offrir une seconde chance.
Une renaissance sous haute surveillance
La renaissance de Papum tient du miracle, mais surtout du dévouement sans faille de ses soigneurs. Six fois par jour, l’équipe lui administre un lait spécialement formulé pour répondre à ses besoins nutritionnels. Dans la nature, les oursons noirs d’Asie restent auprès de leur mère pendant environ deux ans, période durant laquelle ils apprennent les compétences essentielles à leur survie. Pour Papum, c’est toute une équipe qui joue ce rôle crucial. Les progrès sont spectaculaires. Prenant entre 50 et 70 grammes par jour, l’ourson atteint rapidement les 5 kilogrammes. Mais au-delà du simple gain de poids, c’est tout son comportement qui évolue positivement. Sous l’œil attentif de son gardien attitré, Papum développe jour après jour ses instincts naturels. L’équipe met à sa disposition de vieilles écorces et des branches, véritables terrains de jeu qui lui permettent d’affiner ses talents de grimpeur et son sens de l’équilibre.
Un espoir pour l’espèce
Le CBRC, créé en 2003 avec le soutien du département des forêts de l’Arunachal et du ministère de l’environnement indien, n’en est pas à son premier succès. Depuis sa création, le centre a accueilli et soigné 85 ours, un chiffre qui témoigne à la fois de l’ampleur du problème et de l’efficacité des solutions mises en place. Cette mission prend tout son sens quand on sait que l’ours noir d’Asie est classé comme espèce vulnérable par l’UICN. Le braconnage reste une menace majeure : les oursons orphelins soit périssent seuls dans la nature, soit sont capturés pour alimenter le commerce d’animaux exotiques ou les zoos. Chaque réhabilitation réussie représente donc une victoire précieuse pour la conservation de l’espèce. À l’instar de Papum, d’autres animaux comme les félins peuvent aussi retrouver la liberté après des épreuves terribles, comme le montre l’Aventure des lions ukrainiens qui ont survécu à la guerre et entament une nouvelle vie grâce à la mobilisation internationale.