Le plus grand parc marin d’Europe ferme brutalement ses portes. Cette décision soudaine soulève une immense inquiétude quant au devenir de ses milliers de pensionnaires, dont les célèbres orques Wikie et Keijo. Une course contre la montre s’engage pour sauver 152 espèces différentes.
Résumé :
- Le Marineland d’Antibes, institution vieille de 54 ans, annonce sa fermeture pour janvier 2025
- Des milliers d’animaux de 152 espèces différentes doivent être relocalisés
- Les deux dernières orques de France sont au cœur des préoccupations
- Les associations dénoncent une gestion précipitée de la situation
Après plus d’un demi-siècle de spectacles et d’émerveillement, le rideau va tomber sur le Marineland d’Antibes. Le 4 décembre, l’annonce est tombée comme un couperet : le plus grand parc marin d’Europe fermera définitivement ses portes le 5 janvier 2025. Cette décision, bien que prévisible face aux évolutions législatives concernant les spectacles de cétacés, soulève de nombreuses interrogations sur le devenir de ses pensionnaires.
La fin d’une ère pour le parc marin français
Depuis son ouverture en 1970, Marineland a marqué l’histoire du divertissement marin en France. Des générations entières ont assisté aux spectaculaires performances des dauphins et des orques, faisant du parc une institution incontournable de la Côte d’Azur. Cependant, l’évolution des mentalités et de la législation, notamment l’interdiction des spectacles de cétacés à partir de décembre 2026, a précipité sa chute. Cette fermeture marque un tournant décisif dans l’histoire des parcs animaliers français.
Le défi colossal de la relocalisation
Face à cette situation inédite, le parc se retrouve confronté à un défi titanesque : la relocalisation de milliers d’animaux appartenant à 152 espèces différentes. Des dauphins aux flamants roses, en passant par les requins et les manchots, chaque espèce nécessite des conditions d’accueil spécifiques. Dans son communiqué, la direction affirme faire de la relocalisation des animaux son « objectif prioritaire« , promettant de les placer « dans les meilleures structures existantes« .
Toutefois, cette promesse ne suffit pas à rassurer les associations de protection animale. Comme le souligne Muriel Arnal, présidente de l’association One Voice : « Ce n’est pas parce que le parc ferme qu’il doit se débarrasser de ses animaux« .
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Le cas particulier des orques
La situation la plus préoccupante concerne Wikie et Keijo, les deux dernières orques de France, âgées respectivement de 23 et 11 ans. Leur cas est d’autant plus sensible que leur espérance de vie dépasse les 60 ans, nécessitant une solution pérenne pour leur avenir. Ces mammifères marins, nés en captivité, représentent un défi particulier en raison de leurs besoins spécifiques en termes d’espace, de soins et d’environnement social.
La récente demande de permis d’exportation vers le Japon, déposée par le parc fin novembre, suscite de vives inquiétudes parmi les défenseurs des animaux. En effet, le Japon est régulièrement critiqué pour ses pratiques concernant les cétacés, et les conditions de vie des orques dans certains parcs japonais sont souvent remises en question par les organisations de protection animale. Cette possible relocalisation soulève donc des interrogations légitimes sur le bien-être futur de Wikie et Keijo.
Cette démarche intervient dans un contexte particulièrement douloureux, marqué par les décès récents d’Inouk et Moana, deux autres orques du parc. Ces pertes successives ont non seulement affecté l’équilibre social du groupe, mais ont également ravivé le débat sur les conditions de vie des orques en captivité. Le stress du déménagement, conjugué à leur âge et leur historique médical, constitue un facteur de risque supplémentaire qui ne peut être négligé dans la planification de leur transfert.
Un tournant décisif pour les parcs marins
La fermeture du Marineland d’Antibes marque indubitablement la fin d’une époque, mais soulève surtout des questions cruciales sur l’avenir des animaux marins en captivité. Si la décision de mettre fin aux spectacles de cétacés témoigne d’une évolution positive des mentalités concernant le bien-être animal, la précipitation avec laquelle la fermeture s’organise soulève de légitimes inquiétudes.
Cette situation met en lumière la nécessité d’établir des protocoles clairs et transparents pour la gestion des fins d’activité des parcs animaliers, afin de garantir un avenir digne à leurs pensionnaires. L’enjeu n’est plus seulement de divertir le public, mais de s’assurer que chaque animal puisse bénéficier des meilleures conditions de vie possibles, que ce soit en captivité ou, idéalement, dans des sanctuaires adaptés à leurs besoins.