Un nouvel espoir émerge pour l’ours polaire ! Une étude récente révèle que l’hybridation entre grizzlis et ours blancs reste un phénomène rare, malgré les craintes liées au réchauffement climatique. Découvrez pourquoi cette bonne nouvelle ne suffira pas à sauver l’emblématique prédateur de l’Arctique.

Résumé :

  • Le grolar est un ours hybride né du croisement entre un grizzly et un ours blanc
  • Une seule famille de grolars est scientifiquement confirmée dans l’Arctique canadien
  • L’hybridation entre les deux espèces demeure exceptionnelle selon une nouvelle étude
  • Le changement climatique continue de menacer sérieusement la survie des ours polaires

Dans le grand Nord, une créature mi-grizzly, mi-ours blanc fascine les scientifiques depuis des années : le grolar. Fruit d’un amour improbable entre deux géants de la faune arctique, cet hybride soulève de nombreuses questions sur l’avenir des ours polaires face au réchauffement climatique. Une nouvelle étude publiée dans la revue Conservation Genetics Resources vient apporter un éclairage inattendu sur ce phénomène, offrant à la fois espoir et inquiétude pour la survie de l’ours blanc.

Alors que certains craignaient de voir le grolar supplanter progressivement l’ours polaire, mieux adapté aux nouvelles conditions climatiques, les résultats de cette recherche bousculent les idées reçues. L’hybridation entre grizzlis et ours blancs s’avère en réalité beaucoup plus rare qu’on ne le pensait. Mais cette découverte suffira-t-elle à garantir l’avenir de l’icône de l’Arctique ?

Le grolar : un hybride rare mais fascinant

Le grolar, également appelé « pizzly » en anglais, est le fruit d’un accouplement entre un grizzly (Ursus arctos horribilis) et un ours blanc (Ursus maritimus). Ce croisement improbable est rendu possible par la proximité génétique des deux espèces, qui ont divergé il y a plusieurs centaines de milliers d’années. Traditionnellement, leurs aires de répartition distinctes les maintenaient séparés, mais le changement climatique bouleverse cet équilibre.

L’histoire des grolars commence véritablement en 1989, lorsqu’une femelle ours polaire donne naissance à quatre oursons hybrides après s’être accouplée avec deux grizzlis. Cette famille pionnière s’est ensuite agrandie lorsque l’un des oursons s’est à son tour reproduit avec les mêmes grizzlis mâles, donnant naissance à cinq grolars supplémentaires. Aujourd’hui, cette lignée reste la seule famille de grolars connue et confirmée scientifiquement dans l’Arctique canadien.

Une étude rassurante sur l’hybridation

Pour mieux comprendre l’ampleur du phénomène d’hybridation, des chercheurs nord-américains ont mené une étude approfondie. Ils ont examiné des échantillons d’ADN collectés entre 1975 et 2015, provenant de 371 ours polaires et 440 grizzlis répartis à travers le Canada, l’Alaska et le Groenland. Pour cette analyse, ils ont développé un nouvel outil spécialement conçu pour détecter la présence d’ours hybrides jusqu’alors inconnus.

Le résultat de cette recherche minutieuse est sans appel : aucun nouvel ours hybride n’a été découvert. Cette conclusion rassurante indique que l’hybridation entre grizzlis et ours polaires reste un phénomène exceptionnel, du moins pour le moment. Ruth Rivkin, l’une des auteures de l’étude à l’Université du Manitoba, nuance cependant ces résultats :

« Il est vraiment important que nous continuions à surveiller ces ours polaires afin de voir si l’hybridation commence à s’accélérer ».

Sauvegarder l’habitat des ours polaires : une urgence climatique

Si la rareté des grolars peut sembler une bonne nouvelle pour la préservation de l’espèce ours blanc, les experts restent prudents. Geoff York, directeur senior de la recherche et des politiques chez Polar Bears International, souligne que « ce rapport met en évidence que l’hybridation est remarquablement rare et qu’elle ne constitue pas une capacité d’adaptation des ours polaires ».

En effet, le véritable danger pour les ours blancs reste le réchauffement climatique et ses conséquences directes sur leur habitat. Une autre étude récente tire la sonnette d’alarme : la population d’ours polaires de la baie d’Hudson pourrait disparaître d’ici une décennie. La fonte accélérée de la banquise réduit drastiquement leur terrain de chasse, mettant en péril leur survie à long terme.

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