Face à l’impact dévastateur du bruit sous-marin sur la vie marine, l’Union européenne prend des mesures historiques. Des solutions concrètes émergent pour protéger les cétacés.

Résumé :

  • Une première réglementation contraignante sur le bruit sous-marin en Europe
  • Les baleines ne peuvent plus communiquer qu’à 160 km contre 1600 km autrefois
  • Une réduction de la vitesse des navires pourrait diminuer la pollution sonore de 25%

Pour la première fois de son histoire, l’Union européenne s’attaque à un problème environnemental majeur mais méconnu : la pollution sonore des océans. En ce début mars, la Commission européenne a franchi un pas décisif en imposant des limites contraignantes aux activités humaines bruyantes en mer. Cette décision historique marque un tournant dans la protection de la vie marine, particulièrement pour les cétacés dont la survie dépend de leur capacité à communiquer sous l’eau.

Un fléau sous-marin méconnu

Sous la surface apparemment paisible des océans se cache une réalité sonore chaotique. Le transport maritime et les activités d’exploitation pétrolière et gazière créent une véritable cacophonie sous-marine aux conséquences dévastatrices. Pour les dauphins et les baleines, qui dépendent des sons pour pratiquement tous les aspects de leur vie, cette pollution sonore représente une menace majeure.

L’impact est particulièrement alarmant pour les baleines bleues. Ces géants des mers, qui pouvaient autrefois communiquer sur des distances dépassant 1600 kilomètres, voient aujourd’hui leur portée de communication réduite à seulement 160 kilomètres. Cette réduction drastique perturbe non seulement leurs interactions sociales mais augmente également les risques de collision mortelle avec les navires, faute de pouvoir détecter efficacement leur environnement.

Des solutions concrètes pour un océan plus silencieux

Face à cette situation critique, l’Europe impose désormais des seuils stricts. Les nouvelles réglementations limitent l’exposition au bruit continu à 20% maximum d’une aire marine par an, tandis que les bruits impulsifs ne pourront affecter plus de 20% d’un habitat marin par jour, avec une limite annuelle de 10%. Ces mesures contraignantes devront être intégrées dans la législation de chacun des 27 États membres.

Une solution prometteuse émerge avec la campagne « vitesses bleues » portée par l’IFAW. Le principe est simple mais efficace : réduire la vitesse des navires à 75% de leur vitesse maximale de conception. Cette diminution de 5 à 10% selon les navires pourrait avoir des impacts considérables. Les études montrent qu’une telle mesure permettrait non seulement de réduire la pollution sonore de 25% mais aussi de diminuer de 23% les risques de collision avec les baleines.

Les bénéfices ne s’arrêtent pas là. Cette réduction de vitesse entraînerait également une baisse de 8% de la consommation de carburant et des émissions de CO2, faisant de cette solution une réponse pertinente à plusieurs enjeux environnementaux. Pour les compagnies maritimes, il s’agit de l’option la plus viable et la plus simple à mettre en œuvre pour se conformer aux nouveaux seuils européens.

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