Alors que la France cherche à redresser ses finances, une taxe sur les chiens similaire à celle appliquée en Allemagne pourrait voir le jour. Une mesure qui concernerait près d’un tiers des foyers français et rapporterait près d’un milliard d’euros à l’État.
Résumé :
- La proposition s’inspire d’une taxe existante en Allemagne
- Plus de 9,7 millions de chiens seraient concernés en France
- Les recettes potentielles pourraient atteindre 1 milliard d’euros
- En Allemagne, la taxe génère 420 millions d’euros par an
- Un précédent historique existe en France, supprimé en 1971
En pleine réflexion sur le budget 2025, une proposition inattendue fait son apparition dans le débat public. Le journaliste économiste François Lenglet vient de remettre sur le devant de la scène l’idée d’une taxe sur les chiens, s’inspirant directement du modèle allemand qui connaît un succès croissant.
Cette suggestion, qui pourrait concerner près d’un tiers des foyers français, soulève déjà de nombreuses questions sur sa pertinence et son applicabilité dans l’Hexagone.
Le modèle allemand comme inspiration
Chez nos voisins d’outre-Rhin, la taxe sur les chiens est une réalité depuis une dizaine d’années et les résultats financiers sont probants. Selon Les Échos, l’année 2023 a même établi un record avec plus de 420 millions d’euros de recettes. Plus impressionnant encore, ce montant représente une augmentation de 40% sur les dix dernières années.
Le système allemand se caractérise par sa flexibilité : chaque commune fixe son propre montant. À Berlin, par exemple, les propriétaires doivent s’acquitter de 120 euros par an pour un chien, montant qui passe à 180 euros pour deux canidés. Certaines races considérées comme potentiellement dangereuses, comme le rottweiler, sont soumises à une taxation plus élevée, pouvant atteindre 1 000 euros annuels.
Les objectifs d’une telle mesure
Au-delà de l’aspect purement financier, la taxe allemande poursuit plusieurs objectifs de responsabilisation. Les autorités allemandes voient dans cet impôt un moyen d’officialiser la possession d’un animal et de rappeler aux propriétaires les engagements qu’implique l’adoption d’un chien sur le long terme.
Cette mesure permet également un meilleur contrôle des chiens potentiellement dangereux, grâce à un système d’enregistrement sur des listes spécifiques. En contrepartie du paiement, les propriétaires reçoivent une médaille ou un certificat, seuls les chiens d’aveugle bénéficiant d’une exonération.
État des lieux en France
L’idée d’une taxe sur les chiens n’est pas nouvelle en France. Sous Napoléon, un impôt similaire avait été instauré pour lutter contre la rage, avant d’être définitivement supprimé en 1971. Aujourd’hui, le fichier national d’identification recense précisément 9 712 324 chiens, et 32% des foyers français possèdent au moins un chien.
Avec une taxe moyenne fixée à 100 euros par an, les recettes potentielles pourraient avoisiner le milliard d’euros, dans l’hypothèse d’une absence totale de fraude. Un montant considérable qui pourrait séduire les autorités dans un contexte de recherche d’équilibre budgétaire.
Les défis de la mise en place
Cependant, l’expérience allemande révèle aussi les limites d’un tel système. Environ 25% des propriétaires de chiens allemands, sur une population canine estimée à 10 millions, frauderaient cette taxe. Cette réalité soulève la question des moyens de contrôle nécessaires pour assurer l’efficacité du dispositif.
En France, la mise en place d’une telle mesure risque de se heurter à une forte opposition populaire. Avec près d’un tiers des foyers concernés, le gouvernement pourrait hésiter à affronter un mécontentement massif, d’autant plus dans un contexte social déjà tendu.
La complexité administrative de la mise en œuvre, conjuguée au risque de fraude et à l’impopularité prévisible de la mesure, constitue un défi majeur pour les autorités. La question est désormais de savoir si les bénéfices potentiels justifient les obstacles à surmonter.
Animaux dans les transports : la surprenante carte de France qui va choquer les propriétaires